Wisut Ponnimit(Illustrateur/Thaïlande)

Je suis Thaïlandais et n’avais jamais entendu parler de la ville d’Ōtsu, mais cela m’a rassuré de constater qu’elle se trouvait près de Kyōto, où je vais souvent.
J’y suis arrivé le soir, après ma journée de travail, et comme il y avait un hôtel tout près de la gare, le déplacement ne m’a pas fatigué. Je me sentais même rafraîchi, car en dépit de l’emplacement très pratique de l’hôtel, il offrait de très bonnes vues sur le paysage et sur la nature. C’est un endroit idéal pour s’évader du tumulte de la ville.
Le lendemain matin, je suis parti en marchant vers les grands espaces verts que j’apercevais au loin, pour profiter de cette occasion de reprendre enfin contact avec la nature. Je suis allé dans une rizière très agréable, pour y contempler le fameux riz. Quand on est entouré de verdure, la respiration se fait naturellement plus profonde, et on se sent en paix.
Je n’étais venu au lac Biwa que pour y voir ce gros navire qui ressemble à l’électrisant « Elvis » – une illumination en forme de navire – mais finalement ce sont plutôt les vastes étendues du lac Biwa et ses fines vagues qui m’y ont apaisé. Je me suis alors dit que le poisson devait être savoureux à Ōtsu, au cœur de cette nature si généreuse, puis l’idée m’est venue de combiner ce soir-là la dégustation du poisson du lac à celle du riz local.
Je suis allé dans les sanctuaires shintō et les temples bouddhistes, où il n’y avait pas trop de touristes, et cela m’a permis de me recueillir avec une profondeur que je n’avais pas atteinte depuis longtemps. Quant à mon dîner, il s’est avéré encore plus délicieux que mes attentes. Je crois bien que c’est parce que j’y mangeais en sentant la présence de gens aimables dans l’izakaya, tout en songeant à la paix que m’avait procurée cette journée et au bonheur qui émane d’Ōtsu.