Masashi ASADA(Photographe/Japon)

Photographe

Masashi ASADA

Né en 1979 à Mie, Japon
Premier prix du 34e festival de photographie Kimura Ihei
Participe à des expositions individuelles et de groupe dans le monde entier.

J’ai déjà visité Ōtsu, quand j’étais étudiant. Mais comme mes souvenirs remontent à près de vingt ans, j’ai abordé cette deuxième visite et cette prise de photographies à Ōtsu en remettant le compteur de mes émotions à zéro, pour avoir en quelque sorte la capacité d’absorption d’une éponge. Lorsqu’on se déplace en voiture à Ōtsu, les mille éclats du lac Biwa occupent constamment notre champ de vision. Le lac agit un peu comme un « GPS naturel », les subtiles nuances à sa surface permettant de savoir en tout temps où l’on se trouve. J’avais beau savoir parfaitement qu’il s’agit du plus grand lac du Japon, sa présence m’en imposait. Le lac Biwa est la source d’eau de la ville d’Ōtsu et des collectivités locales environnantes, et on peut y déguster les poissons du lac – truite biwa, honmoroko, isaza, etc. –, désignés sous l’appellation Biwako Hacchin. Mais son rôle ne se limite pas au domaine de l’alimentation. Il y a d’abord les activités telles que le SUP, le surf et le flyboard, qu’on peut pratiquer tout son soûl sur les eaux limpides du lac. Sans oublier la splendeur des perles du lac Biwa. Aussi bien les perles de collection – qui remontent à l’époque précédant l’interruption de cette industrie sous l’effet de la dégradation de l’environnement – que les perles cultivées grâce aux efforts déployés par les producteurs des récentes années. Chacune des perles produites par le lac Biwa se distingue par sa forme et par sa couleur. Cette fois-ci, le thème de ma création consistait à prendre des selfies dans dix-sept emplacements de la ville. Et, sans trop savoir pourquoi, avec le sujet tenant une règle dans sa main. Ces selfies ont été pris volontairement à une distance impossible à obtenir avec une perche à selfie. Ce mode d’expression n’a probablement aucun sens quand je l’explique comme ça, avec des mots. Mais sur place, les rires chaleureux ne tarissaient pas et j’ai bénéficié d’une entière collaboration. Les gens d’Ōtsu, que le lac protège maternellement dans leur quotidien, sont d’une sérénité et d’une gentillesse dont l’attrait ne peut se mesurer à l’aide d’une règle. Que vous y alliez seul ou en groupe, j’espère que vous activerez souvent le déclencheur de votre appareil photo à Ōtsu, une ville photogénique sous tous ces angles. Ce souhait, je l’ai également exprimé dans les selfies.